Meryll Ampe : le résidu temporel avec une touche de harsh electronics pressurisé.
Slave électronique bruiteuse, rythme a-synchro et basse saturé, le nouvel album de Meryll Ampe se propulse sur vos enceintes de façon effréné et sans relâche. Il s’agit en fait d’une cassette que l’on peut acheter sur le label parisien Scum Yr Earth orienté principalement sur la scène du coin (Paris donc) on y retrouve des artistes comme Eric Minkinen, Quentin Rollet, Zaraz Wam Zagram, Unglee Izi pour les connus si l’on peut dire. La musique de Meryll Ampe de déploie comme des ouvertures composés de micro-mouvements granuleux et fortement électriques, on a tous les ingrédients d’une musique électronique live, agressive à souhait où le bruit de machine peut résumer la façon de traiter les sons. Très synthétique l’album se construit autour de zones de silence et d’articulations bien arrangés, de belles compositions en soi. Synthèse FM, petit modulaire, générateurs de bruit, pédales de disto et table de mixage composent à l’écoute l’instrumentarium possible de Ampe, l’ensemble sonne assez concert comme si l’album avait été enregistré pendant une performance avec très peu de re-travail en studio ce qui semble correspondre à la démarche de la musicienne.
Meryll Ampe est aussi plasticienne, elle travaille sur des installations numériques et sonores immersives. Ampe est sortie de l’école des Beaux-arts de Cergy (à Paris) en 2014, elle est plutôt jeune sur la scène mais elle a suffisamment d’énergie pour déployer à son arc des albums, expositions, films et concerts… une production variée qui n’est pas sans rappeler toute une démarche de l’intermédia qui ne s’embarrasse pas que d’un seul média pour créer.
Pour revenir à Residues of time, ce nouvel opus de Meryll Ampe, il y a une certaine forme de sensation de saturation et de pression tout au long des tracks, quelque chose qui se développe en toile de fond où parfois on s’attend même à ce que cela explose les haut-parleurs de façon jubilatoire. C’est presque un peu indus loin derrière mais qu’est ce que c’est bien réalisé, on sent une bonne vision qui se développe en continu, des expérimentations, peut-être, réellement maîtrisés jamais trop pesantes et tout le temps dans une forme de justesse avec une variation intéressante entre les différents sons électroniques et leurs composition dans le temps.