Superpang, le label romain en folie!
Ce label italien regorge de nouveautés plus impressionnantes les unes que les autres. Superpang a depuis juin 2020 sortit une vingtaine d’albums… comme pour rattraper le temps perdu pendant le confinement. Vite fait et en vrac on y trouve, quand même, Francisco Lopez, Matts Gustafsson, Kevin Drumm, Joachim Nordwall, Zbigniew Karkowski, Julien Ottavi, Norber Möslang… plutôt impressionant mais aussi d’incroyables découvertes comme Shedding, électronique abstrait qui oscille entre silence et petits sons de l’inframince ou bien encore Bjarni Gunnarsson sur de la musique algorithmique tout en craquement et finesse évolutive.
Résumer une vingtaine de sorties me semble un exercice assez long pour la rédaction de ce petit article, mais ce qui compte c’est de savoir où vous mettez vos oreilles. Le boss du label est plutôt explicite : il n’accepte pas de démo et toutes ses sorties sont sur le bandcamp de superpang (pas de format physique). Des artistes plutôt éclectique, en un sens, dans le milieu de la musique improvisé, art sonore, post-techno et glitch, comme par exemple Lopez fidèle à lui-même avec une pièce minimale, micro changement, peut-être basé sur du field recording, ou encore Matts Gustafsson saxophone et électronique qui créé un lien avec les autres artistes plutôt orientés musique électronique.
On fait le grand écart tout à coup quand on écoute EVOL, projet ultra techno expérimental répétitif et hallucinatoire mais tout cela fait sens quand on a une écoute ouverte à ce qui se fait dans les limites de la musique et que l’on cherche d’autres type de sonorités, d’autres façon d’aborder la structure, les genres et la matérialité physique du son. Superpang ça permet de se déplacer dans la musique nouvelle sans avoir à trouver les différentes chapelles!
Et c’est du coté de la noise que l’on se déplace ici, de l’historique avec Karkowski/Ottavi mais plutôt décapant, rafraîchissant et sans compromis! Les enceintes ont chaud et les oreilles frémissent, nous sommes en plein extase de bruit et de maelström jubilatoire de décibel qui prend parfois des airs de composition ultra précises.
Dans les historiques on peut compter aussi sur Norbert Möslang avec ces instruments électroniques, détournement de télé et autres circuits bending. des pièces assez atmosphérique, limite Stockhausen, très envoûtantes comme une malaxation de matière en mouvement ou des flux d’eau contradictoire.
Enfin à noter : il y a au moins 3 albums de Guy Birkin, un artiste anglais qui semble proposer des pièces sonores presque psychoacoustique, dont le dernier opus sur superpang concerne les données accumulés liés au coronavirus, pièce contextuelle où l’électronique fait rage et se transforme en jeu de phénomènes acoustiques, de motorisation et d’accélération mécanique saturé.
Un label à découvrir sans plus attendre pour avoir une vision claire de ce qui peut se faire de réellement fort dans le champ des musiques expérimentales en ce moment. Pour sûr il faudra y revenir un peu tous les trimestres si le label continue à ce rythme juste pour découvrir de nouveau artiste ou pour écouter les dernières recherches des grands noms du genre!